Vivre avec la fibrose - La nutrition
Le Groupe Patient du Grand-Est s'est réuni le 12 décembre autour du thème de « la nutrition », avec deux intervenantes extérieures, le Dr Evelyne Lonsdorfer et Céline Debant micro-nutritionniste.
S’alimenter quand on souffre d’une fibrose pulmonaire peut devenir difficile. Les effets indésirables et potentiels des antifibrosants, de l’évolution de la maladie etc…impactent la vie quotidienne et conduisent à la dénutrition, la perte musculaire. Comment adapter cette alimentation, en faire une alliée et continuer à faire des activités physiques ? Le Dr Evelyne Lonsdorfer médecin généraliste expertise en médecine fonctionnelle, médecine du sport et nutritionnelle et Céline Debant micro-nutritionniste ont répondu à mes sollicitations pour en parler.
La micronutrition : une réponse possible
Le groupe s'est réuni à 17h avec un tour de table qui a permis à chacun de se présenter et de partager sur sa situation. Trois adhérents étaient présents sur 13 membres du GP-GE, dont 4 qui n’ont pas pu se joindre à nous. A ces derniers se sont ajoutés quatre membres de l’AFPF, dont son président, Jean-Michel Fourrier, Serge Raluy animateur du Groupe Patients d'Occitanie, Jacques Frajman secrétaire général de l’association et François Lorelli, animateur du GP de Bretagne.
Le débat a été passionnant, très clair et a porté de tous. Il a porté sur la question de l'’équilibre alimentaire, qui est d’autant plus indispensable quand l’organisme est en souffrance et que l’état de santé est éprouvé. Comment adapter cette alimentation à son mode de vie, son profil personnel ? La micronutrition apporte alors une réponse individuelle.
La micronutrition, est une approche médicalisée de la nutrition qui vise à optimiser l’état de santé du patient en l’aidant à mieux choisir le contenu de son assiette et en lui proposant une complémentation si nécessaire.
Différents apports nutritionnels sont indispensables à une alimentation équilibrée pour faire face aux désordres métaboliques :
1. Des macronutriments : les lipides, les glucides et les protéines qui fournissent l’énergie à l’organisme.
2. Des micronutriments : les vitamines, minéraux, oligo-éléments, acides gras essentiels mais aussi les polyphénols, acides aminés essentiels, etc. qui ont un rôle fondamental pour le fonctionnement de l’ensemble des métabolismes.
3. Des modulateurs du microbiote intestinal comme notamment les prébiotiques et probiotiques.
Encore faut-il bien choisir les aliments qui en sont pourvus et bien les utiliser avec un bon mode de cuisson et à quel moment de la journée.
Voici quelques réponses succinctes aux questions posées.
(Les repères sont publiés dans "quelques recettes pour patients FPI " en page Médiathèque - nos conférences) et en allant sur Médiathèque - Rapports Publics
- Augmenter les apports protéiques pour éviter la perte de poids. Le poisson est une bonne source de protéine et d’oméga 3 notamment les poissons gras, (même en boite) maquereaux, anchois, harengs, truite, sardines avec arêtes …
- Manger des protéines au petit-déjeuner ; éviter les laitages qui contiennent du lactose mal supporté par certaines personnes. Préférer les fromages à pâte dure, fromages de chèvres ou brebis. Les petits suisses et Sky contiennent plus de protéines que les yaourts …
- Que faire quand on ne mange pas de viande ? rechercher d’autres sources de protéines dont les oléagineux (noix, noisette amandes…) ou les graines de tournesol, de courge, de lin, pistaches et olives…), les légumineuses (lentilles, pois chiches, haricots secs …)
- Eviter les plats ultra-transformés, industriels.
- Mode de cuisson de préférence à la vapeur douce pour les légumes par exemple et à accommoder ensuite. Utiliser des épices pour donner du goût et éviter trop de sel. Limiter le sucre blanc raffiné et remplacer par des épices, cannelle ou sucre complet…Tout ce qui est raffiné augmente l’index glycémique.
-Préférer le pain complet au levain plus nourrissant, au pain blanc.
- Les oméga 3 sont des graisses essentielles qui fluidifient les membranes des cellules, notamment celles qui sont sèches et fibreuses. Elles sont anti-inflammatoires. Les oméga 3 dans le beurre, les œufs, les huiles (Colza, lin cameline …). Préférer les logos bleu blanc cœur (animaux nourris avec des graines de lin).
- Orienter les repas du soir vers les légumes et protéines végétales plutôt que protéines animales. Permet de mieux dormir.
- Penser à se supplémenter en vit D, préférer les administrations quotidiennes en gouttes.
- Les meilleurs anti-oxydants sont dans les fruits et les légumes. L’équilibre du microbiote par les légumes et les fruits : 5 fruits et légumes en quantité veut dire une portion de chaque qui se tient dans la paume d’une main.
- Mettre des couleurs dans l’assiette…agrémenter les plats avec des épices et herbes aromatiques pour donner du gout, Fractionner les repas, 6 à 8 par jour avec des collations entre les repas principaux.
- Equilibrer entre le cru et le cuit selon la tolérance de chacun et notamment en cas de diarrhées.
- Boire de l’eau minérale ou naturelle. Eviter les boissons sucrées, soda etc…, éviter les boissons alcoolisées.
- Boire en-dehors des repas.
Enfin : maintenir une activité physique régulière.
