Vivre avec la fibrose - Greffes pulmonaires
Depuis le début de l’année 2020, date du démarrage de la pandémie Covid-19, la crise sanitaire qui a suivi a eu un impact sur l’activité de prélèvement et de greffe d’organes en France.
Rappel chronologique des évènements qui se sont succédés depuis janvier 2021 :
- 12/03/2020 : activation du plan blanc généralisé pour tous les établissements de santé, déprogrammation de tous les actes non urgents.
- 17/03/2021 : l’Agence de la biomédecine a recommandé, en lien avec les sociétés savantes, les professionnels de santé, les autorités de santé et les associations de patients, de poursuivre l’activité de greffe pour tous les organes vitaux (cœur, foie, poumon), ce qui a permis de faire face à toutes les situations d’urgence vitales pendant toute la période épidémique. En revanche, elle a préconisé de suspendre provisoirement l’activité de greffe rénale, du 18 mars au 11 mai 2020. Pendant cette période, seules les greffes rénales pédiatriques et les greffes rénales combinées (associées à un autre organe) se sont poursuivies.
- 11 mai 2020 : première phase de déconfinement et reprise de l’activité de greffe rénale, équipe par équipe, région par région, selon le délai nécessaire pour sécuriser une filière dite « Covid négative » pour les candidats à la greffe de rein.
- Du 30 octobre au 15 décembre : seconde vague épidémique et deuxième confinement ; l’Agence de la biomédecine a diffusé de nouvelles recommandations, afin de soutenir la poursuite de l’activité de prélèvement et de greffe pour tous les organes, incluant le rein. Si l’activité de prélèvement et de greffe a pu se maintenir en octobre, elle a sensiblement ralenti en novembre et décembre 2020, sous l’effet notamment de l’augmentation du niveau d’occupation des services de réanimation par les patients infectés par le SARS-Cov-2 qui a atteint 94% à la mi-novembre 2020.
Sur le plan des greffes pulmonaires :
En 2020, pendant la première période de confinement liée à la pandémie de COVID-19, l’activité de greffe pulmonaire a été limitée aux malades en attente les plus urgents. Par ailleurs, l’Agence de la biomédecine, en collaboration avec les sociétés savantes et en accord avec les recommandations du Haut Conseil de la santé publique a émis des recommandations quant à la sélection des donneurs d’organe en état de mort encéphalique, ainsi que des receveurs. La pandémie s’est accompagnée d’une diminution du nombre d’inscriptions en attente de greffe pulmonaire et du nombre de greffes pulmonaires, en 2020 par rapport à la période 2017-2019, respectivement de 26% et 25%. Cette diminution d’activité a varié d’une région à l’autre, sans correspondre précisément aux disparités régionales d’incidence de la COVID-19. Les diminutions les plus fortes ont été observées au cours des périodes de confinement du printemps et de la fin d’année.
Au total, 142 malades (dont 2 malades inscrits pour retransplantation), 13 en attente de greffe et 131 greffés, ont été déclarés infectés par le SARS-CoV2 dans la base de données CRISTAL. Là encore, les disparités du nombre de cas de COVID-19 chez les candidats et les receveurs différaient pour partie de celles des cas de COVID-19 en population générale. L’incidence de la COVID-19 parmi tous les candidats à une greffe pulmonaire a été de 2,6% (13/502), avec un taux de létalité de 15,4% (2/13). L’incidence de la COVID-19 parmi les greffés pulmonaires a été de 4,4% (131/2950), avec une survenue de l’infection associée au délai depuis la greffe (50 +/- 46 mois pour les greffés infectés versus 68 +/- 66 mois pour les greffés non infectés) et à l’index de masse corporelle, et avec un taux de létalité de 13,7% (18/131).
[Source : Agence de la Biomédecine : "Organes -Impact de la pandémie de COVID-19 sur l’activité de prélèvement et de greffe en 2020"