La recherche - La génétique
Une récente publication relative à la FPI revient sur les causes génétiques associées au risque de fibrose pulmonaire. En cas de suspicion de FPI, il est recommandé de rechercher chez le patient concerné la présence d’arguments cliniques et biologiques plaidant pour une cause génétique.
« Au moins 30 % des patients ayant une FPI sporadique ou familiale sont porteurs de variants génétiques associés à une augmentation du risque de fibrose pulmonaire« , indique un récent article (1) pourtant sur une somme de recommandations pratiques adressées au professionnels de santé en vue du diagnostic et de la prise en charge de la fibrose pulmonaire idiopathique. Ces dernières ont été établies à l’initiative du Centre coordonnateur de référence des maladies pulmonaires rares, sous l’égide de la Société de pneumologie de langue française (SPLF), par un groupe de coordination, un groupe de rédaction et un groupe de lecture, impliquant l’ensemble du réseau OrphaLung, des pneumologues de divers modes d’exercice, des radiologues, des pathologistes, un médecin généraliste, un cadre de santé, et une association de patients, en l’occurrence l’APEFPI. 54 recommandations ont ainsi été formulées, améliorées, puis validées par les groupes de travail, portant sur des aspects multiples de la maladie : épidémiologie, modalités diagnostiques, critères de qualité et interprétation du scanner thoracique, indication et réalisation de la biopsie pulmonaire, bilan étiologique, modalités et indications de l’enquête familiale et de l’analyse génétique, évaluation du retentissement fonctionnel et du pronostic, indication et emploi des médicaments.
Au moins deux cas dans une même famille
« Ces variants génétiques sont associés à une augmentation du risque de fibrose, poursuit le document précité, mais la présentation (le phénotype) de celle-ci est variable (FPI, mais également pneumopathie interstitielle non spécifique idiopathique, fibrose inclassable, PID associée à une connectivité, etc.). Autrement dit, « les variants génétiques sont considérés comme un facteur de risque plutôt que comme une cause« . Quand peut-on dès lors parler de fibrose pulmonaire familiale et donc de transmission génétique de la maladie ? Pour la littérature qui s’y rapporte, on peut, notent les auteurs de l’étude, évoquer une fibrose pulmonaire familiale quand il existe au moins deux cas de fibrose pulmonaire dans une même famille. « Entre 2 % et 20 % des FPI sont familiales et la transmission semble suivre un mode autosomique dominant « , ajoutent les auteurs. Le mode de transmission autosomique dominant est une des manières dont une maladie génétique héréditaire peut se transmettre aux membres d’une famille. » Au sein d’une famille atteinte, les Pneumopathie Interstitielles Diffuses (PID) sont plus fréquentes chez les hommes, les fumeurs, et les personnes plus âgées « , précise encore l’étude.
Réaliser une analyse génétique moléculaire
Aussi, en cas de fibrose pulmonaire associée à une mutation de gènes associés aux télomères, il est conseillé d’éviter les toxiques respiratoires, en particulier le tabac. Les auteurs suggèrent ainsi chez un patient chez lequel une FPI est suspectée « de rechercher la présence d’arguments cliniques et biologiques pour une cause génétique« . « Chez un patient présentant une FPI dans un contexte familial ou s’il y a des arguments cliniques ou biologiques évoquant une cause génétique, il est proposé de réaliser lors d’une consultation dédiée (éventuellement lors d’une consultation spécialisée de génétique), un arbre généalogique et une analyse génétique moléculaire concernant à l’heure actuelle essentiellement les gènes liés aux télomères et aux protéines du surfactant. » Si vous pensez être dans ce cas, n’hésitez pas à évoquer le sujet avec votre médecin traitant ou votre pneumologue.
(1) « Recommandations pratiques pour le diagnostic et la prise en charge de la fibrose pulmonaire idiopathique » Vincent Cottin, Philippe Bonniaud, Jacques Cadranel et al. Actualisation 2021. Version courte, Revue des Maladies Respiratoires, https://doi.org/10.1016/j.rmr.2022.01.005