Fibroses pulmonaires - Autres pid
Les immunosuppresseurs et les immunomodulateurs sont destinés à réguler une réponse immunitaire excessive responsable de lésions inflammatoires et sont de prescription de plus en plus répandue en médecine interne. Ces médicaments sont reconnus pour leur efficacité mais sont dotés d’une toxicité parfois importante notamment au niveau pulmonaire, à l’origine de pneumopathies interstitielles diffuses (PID). Certains facteurs exposent à la toxicité pulmonaire notamment l’âge avancé, le polymorphisme génétique et l’existence au préalable d’une pathologie pulmonaire. La cytotoxicité et l’hypersensibilité sont les principaux mécanismes de toxicité pulmonaire. Il n’existe aucune classification universelle des PID médicamenteuses. Théoriquement, les médicaments peuvent être responsables de tous les aspects histologiques de la pneumopathie interstitielle. Le méthotrexate est le médicament le plus connu comme pourvoyeur de PID avec une prévalence de 0,3 à 11,6 %. Des cas de PID ont été décrits également avec les nouvelles biothérapies utilisées au cours des maladies systémiques. La démarche diagnostique devant la suspicion d’une PID médicamenteuse consiste à éliminer les causes non médicamenteuses notamment infectieuses et tumorales avant d’explorer la sémiologie clinique et les résultats de l’imagerie et de la cytologie du lavage broncho-alvéolaire. L’analyse de la sémiologie clinique vérifie la compatibilité de la chronologie des signes cliniques et/ou radiologiques de la pneumopathie avec la prise du médicament suspecté. Par la suite, les données du cas clinique sont confrontées à celles de la littérature. Le traitement consiste en l’arrêt du médicament incriminé. Le recours à une corticothérapie est parfois nécessaire en cas de signes de gravité ou d’évolution traînante.