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Pollution urbaine : quel impact sur nos organismes ?
Pollution urbaine : quel impact sur nos organismes ?

Une équipe de scientifiques encadrée par Basile Chaix, directeur de recherche Inserm, au sein de l’Institut Pierre Louis d’épidémiologie et de santé publique (Inserm/Sorbonne Université), s’est intéressée à l’impact des polluants aériens inhalés en fonction de l’activité physique des personnes lors de leurs déplacements. Son étude conclut que l’augmentation de la ventilation due à l’activité physique entraîne l’inhalation de quantités plus importantes du polluant en carbone suie.

L’équipe de l’INSERM / Sorbonne université a cherché à quantifier les concentrations de carbone suie auxquelles sont exposés les usagers de différents types de transports et les quantités de ce polluant aérien inhalées durant leurs trajets quotidiens. Les données ont été collectées dans la métropole du Grand Paris entre 2018 et 2020 dans le cadre de l’étude MobiliSense financée par le Conseil Européen de la Recherche.

L’équipe de recherche a suivi 283 personnes pendant 6 jours chacune. Pendant leurs trajets (localisations collectées par GPS) et entre deux trajets (lorsqu’ils se trouvaient à leur lieu d’habitation ou au travail par exemple), un capteur porté en bandoulière à l’épaule par chaque participant a permis de mesurer la concentration aérienne de carbone suie au niveau de leur zone de respiration (à proximité du nez et de la bouche).
Les trajets ont été segmentés en fonction des différents modes de transport utilisés au cours d’un déplacement. En prenant en compte la ventilation minute de chaque personne dans chaque segment de déplacement (estimée au moyen d’un accéléromètre mesurant l’activité physique), la dose de carbone suie inhalée par les participants lors de chaque trajet a pu ainsi être quantifiée.

Dose doublée

Il en ressort que pour une même période de 30 minutes, une personne qui se déplace inhale plus de 2 fois la dose de carbone suie qu’elle inhalerait en poste fixe (résidence, travail, autre).
Le vélo est associé à l’inhalation de carbone suie la plus élevée (+0,41 μg pour 30 minutes de trajet par rapport à la marche) et si les cyclistes inhalent plus de carbone suie, c’est parce que le vélo combine une activité physique et une proximité au trafic routier plus importantes que la marche.
D’autres modes de transport en commun (à l’exception du métro toutefois) impliquent une inhalation moindre de carbone suie (par exemple -0,94 μg pour le tramway pour 30 minutes de trajet comparé à la marche).
L’utilisation d’un véhicule motorisé privatif est associé à une inhalation moindre de carbone suie, alors que ce mode est associé à une concentration plus importante comparée à la marche.

Les études à venir de l’équipe exploreront la réponse physiologique des participants de l’étude, en termes de pression artérielle et de fonction pulmonaire, aux polluants aériens dans les micro-environnements de transport.

Il faut rappeler que la pollution atmosphérique constitue la deuxième cause de mortalité évitable en France (avec 48 000 morts), derrière le tabac (73 000 morts estimés, selon des données de 2013). L’OCDE estime qu’à l’échelle mondiale, la pollution de l’air pourrait causer entre 6 et 9 millions de décès prématurés.

[Source : Inserm / Sorbonne Université, communiqué de presse « Les cyclistes et piétons inhaleraient plus de particules produites par le trafic routier que les usagers de transports motorisés »] 

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