Actualités - Fibroses pulmonaires

Mettre la santé respiratoire au coeur de nos priorités de santé
Mettre la santé respiratoire au coeur de nos priorités de santé

Sous le titre « BIEN RESPIRER DOIT DEVENIR UN DROIT FONDAMENTAL ! », 27 organisations de patients, d’usagers et de professionnels de santé - dont l'AFPF - réunies au sein du Collectif des Etats généraux de la Santé Respiratoire et soutenues par des parlementaires ont publié cette semaine dans la presse une Tribune appelant les pouvoirs publics à mieux prendre en compte les maladies respiratoires qui affectent 52% de la population française.

"Bronchopneumopathie chronique obstructive, cancer pulmonaire, maladies respiratoires rares (mucoviscidose, déficit en alpha-1 antitrypsine, fibrose pulmonaire idiopathique…), asthme et allergies… Méconnues et multifactorielles, ces maladies affectant les voies respiratoires touchent aujourd’hui près de 10 millions de Français à tous les âges, parfois très durement.

Si le « Mois sans tabac » est l’occasion de rappeler que chaque année, le tabagisme est la première cause de mortalité évitable, d’autres facteurs à l’origine des maladies respiratoires méritent une attention particulière : les problématiques posées par le dérèglement climatique, la pollution et les maladies infectieuses respiratoires, récurrentes comme la grippe, ou émergentes, comme ce que nous connaissons aujourd’hui avec la COVID, appellent à l’urgence d’une mobilisation collective.

Représentant 27 organisations de patients, d’usagers et de professionnels de santé, le Collectif des Etats généraux de la Santé Respiratoire et les Parlementaires soutiens de cette cause appellent les forces politiques et les citoyens à la reconnaissance des maladies respiratoires.

RENDRE VISIBLE DES MALADIES INVISIBLES
Méconnaissant les symptômes et minimisant les risques par manque de communication et de stratégie globale, la population est désarmée face aux défis de la santé respiratoire comme le montre une étude réalisée par Ipsos en 2021. Quand 52% de la population rencontre des problèmes respiratoires récurrents, est-ce bien raisonnable que seuls 3 Français sur 10 estiment avoir un risque élevé de contracter un jour une maladie respiratoire ?

Plus grave encore, la majorité des personnes qui présentent des symptômes respiratoires quotidiens sévères n’a même jamais été diagnostiquée. Ce défaut de consultation fait écho à un manque de connaissance sur ces pathologies, qu’il est urgent de pallier. Est-ce normal qu’en France, 60% de la population estime n’avoir aucune notion sur les maladies respiratoires ?

Maladies aux facteurs de risques multiples et allant de pair avec la santé environnementale, nous sommes convaincus qu’il est utile d’agir pour les Français dans tous leurs cadres de vie : au domicile, au travail, en extérieur afin de promouvoir des comportements et des environnements favorables au bien respirer.
Nous appelons à mettre la santé respiratoire au coeur des priorités en matière de santé afin de renforcer la visibilité et la prévention des maladies respiratoires et d’améliorer le parcours de soins des personnes malades.

TROIS PRIORITES POUR UNE STRATEGIE AMBITIEUSE ET COLLECTIVE SUR LES CINQ PROCHAINES ANNEES
Les maladies respiratoires posent un défi social, sanitaire et environnemental qui représentait en 2018 un coût de 3,514 milliards d’euros pour l’Assurance maladie. Pour y répondre, nous appelons les pouvoirs publics à s’inscrire dans une approche globale articulée autour de 3 priorités, identifiées à la suite d’une consultation citoyenne ayant rassemblé près de 500 contributions en 2021.
Le premier enjeu de la santé respiratoire vise à agir directement sur l’environnement dans lequel nous vivons afin de prévenir et de lutter contre ces maladies. Les actions menées pour promouvoir le sevrage tabagique sont une première étape, mais doivent être complétées par des mesures de lutte contre la pollution intérieure et extérieure. Il convient également de renforcer la connaissance du grand public sur la santé respiratoire par des opérations de sensibilisation prioritairement au niveau national et mais aussi localement.

Prévenir et soigner les maladies respiratoires doit passer par la création de parcours de santé pour tous les patients et à tous les âges de la vie, en s’appuyant sur des mesures déjà mises en place telles que le sport sur ordonnance, la vaccination, encore sous-exploitée, ou le développement des centres de réadaptation respiratoire, encore inaccessibles pour la majorité des patients. Au coeur de la stratégie du Gouvernement, la prévention prend tout son sens lorsqu’il s’agit de santé respiratoire : mesure du souffle à tous les âges, y compris en milieu scolaire et professionnel, dépistage généralisé du cancer du poumon, consultation de prévention… Autant de mesures à intégrer dans un plan global, construit avec tous les acteurs du secteur, permettant de détecter précocement les maladies respiratoires et leurs facteurs de risque, dans l’intérêt du patient et du système de santé.

Handicapantes, la situation provoquée par les maladies respiratoires nécessite de renforcer la lutte contre l’exclusion sociale et sanitaire, d’abord en uniformisant sur le territoire les critères d’attribution des droits dédiés aux personnes en situation de handicap respiratoire. Lorsqu’elles touchent des enfants, des mesures doivent être mises en oeuvre pour garantir l’inclusion scolaire et compenser la perte de revenus des parents après le dépistage d’une maladie chez leur enfant.

Mieux prévenir les maladies respiratoires, mieux les faire connaître, mieux accompagner les patients qui en sont atteints, c’est aller vers une société du bien respirer, active et inclusive, qui bénéficiera à tous.

Signataires :
Pr. Jesus GONZALEZ, Président de la Société de Pneumologie de Langue Française (SPLF)
Pr. Chantal RAHERISON-SEMJEN, ex-Présidente de la Société de Pneumologie de Langue Française (SPLF)
Jean-Luc FUGIT, Député du Rhône et Secrétaire de la commission du Développement Durable et de l’Aménagement du Territoire
Dr. Jean-François ROUSSET, Député de l’Aveyron et Membre de la commission des Affaires sociales
Monsieur Jean-Marc ZULESI, Député des Bouches-du-Rhône et Président de la commission du Développement Durable et de l’Aménagement du Territoire
Christine DECODTS, Députée du Nord et Membre de la commission du Développement Durable et de l’Aménagement du Territoire
Damien ADAM, Député de la Seine-Maritime et Membre de la commission du Développement Durable et de l’Aménagement du Territoire
Sandrine LEFRANÇOIS, Présidente de l’Association ADAAT
Christine ROLLAND, Directrice d’Asthme et Allergies
Jean-Pierre LASSAIGNE, Président de l’Association De l’Air
Dr. Hervé PEGLIASCO, Président de l’Association de perfectionnement post universitaire des pneumologues (APP)
Jean-Michel FOURRIER, Président de l’Association Fibroses Pulmonaires France (AFPF)
Pr. Bernard MAITRE, Président du Collège des enseignants en pneumologie (CEP)
Dr. Hugues MOREL, Président du Collège des Pneumologues des Hôpitaux généraux (CPHG)
Pr. Philippe CAMUS, Président du Comité national contre les maladies respiratoires (CNMR)
Marie-Agnès WISS-LAURENT, Présidente de la FFAAIR
Pr. Christophe LEROYER, Président de la Fédération Française de Pneumologie (FFP)
Pr. Bruno CRESTANI, Président de la Fondation du souffle
Philippe PONCET, Président de France BPCO et O2&Cie Urgence BPCO
Dr. Françoise PARIENTE ICHOU, Responsable Scientifique de la Gregory Pariente Foundation
Dr. Christophe RASPAUD, Président de l’Association Mai Poumons
André CICOLELLA, Président de Réseau environnement Santé
Dr. Frédéric LE GUILLOU, Président de Santé Respiratoire France
Pr. Cyril SCHWEITZER, Président de la Société pédiatrique de pneumologie et d’allergologie (SP2A)
Dr. Bruno STACH, Président du Syndicat national de l’appareil respiratoire (SAR)
David FIANT et Pierre FOUCAUD, Président et Past-Président de Vaincre la Mucoviscidose
Pr. Dominique ISRAEL-BIET, Professeur émérite de Pneumologie de l'Université de Paris Cité, Membre du CA de la FFP et du CNMR

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