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Greffé des deux poumons en 2022, Jacques Frajman multiplie les défis sportifs. Après avoir réalisé le tour du bassin d'Arcachon (80 km en deux jours), le secrétaire général de l'AFPF s'est lancé sur la route de Saint-Jacques de Compostelle. Une première étape le mènera en 2023 d'Aumont-Aubrac (Aveyron) à Conques. Cette année, il est reparti du Puy-en-Velay en direction de Rocamadour. Jacques nous raconte son périple.
En septembre 2023, soit un an après ma transplantation bi-pulmonaire, j’avais décidé, avec mon épouse Josiane et un couple d’amis, de marcher sur une portion du chemin de Compostelle. 120 km en 6 jours de marche sur les hauts plateaux de l’Aubrac. Expérience magnifique.
Cette année, je renouvelle cette expérience sur un parcours de 200 km en 9 jours de marche. À quelques jours de la journée nationale du don d’organes le 22 juin, je me devais de rendre hommage à mon donneur grâce à qui je peux aujourd’hui respirer et marcher durant des heures sans essoufflement.
Le parcours de cette année nous mène du Puy-en-Velay à Rocamadour (en sautant la portion effectuée l’année passée).
Le 11 juin, 1ere étape, Le Puy vers Saint-Privat, 26 km
Au départ de la cathédrale du Puy-en-Velay, nous voilà partis à 9h00 pour 26 km. Cette première matinée se passe agréablement avec un temps ensoleillé. Mais dès la pause déjeuner, de grosses averses nous attendent. Les nuages nous souhaitent-ils la bienvenue… À 18h00, nous arrivons enfin à notre chambre d’hôte (à St Privat-d’Allier) où une douche réparatrice nous attend avant un repas magnifique composé de produits du terroir.
12 juin, 2ème étape : Saint-Privat vers Saugues, 20 km
Étape très difficile, avec 700m de dénivelé sur une courte distance.
Nous arrivons épuisés à Saugues.
13 juin, c’est une étape de 28 km qui nous attend. Elle nous mène de Saugues à St Alban sur Limagnole, avec 582m de dénivelé !
Encore une fois, nous arrivons épuisés mais l’accueil au gîte est des plus agréable avec un panaché bien frais que nous n’osons pas refuser. Nous y dînons avec six autres personnes qui marchaient comme nous et l’ambiance chaleureuse nous fait oublier nos courbatures. Au fait, j’ai oublié de le préciser, aucun problème d’essoufflement !
14 juin, étape de 18 km. Presque des vacances. Elle nous mène à Aumont-Aubrac.
15 juin : nous partons en navette vers Conques car nous avons déjà fait ce parcours l’an passé.
16 juin, étape très difficile avec, dès le départ, une côte de 3 km avec 350 m de dénivelé !!
Un mur, quoi ! Ça nous épuise pour le reste de la randonnée qui fait quand même 26 km pour nous mener à Livinhac-le-Haut, près de Decazeville. Mais l’accueil dans une chambre d’hôte est, encore une fois, tellement sympathique que l’on oublie la fatigue.
17 juin, départ vers Figeac. 24 km, 400m de dénivelé.
Une étape très agréable car le temps est magnifique et les paysages superbes. A plusieurs reprises, je me dis que nous marchons à deux. Mon donneur et moi. Impossible de l’oublier quand je constate ce que je peux faire, alors qu’avant mon opération, je ne pouvais pas faire 100 m sans être essoufflé !!L’hébergement est, cette fois-ci, en hôtel et nous dînons dans un restaurant pour apprécier les spécialités locales.
18 juin, notre étape du jour doit nous mener à Lacapelle-Marival, 21 km et 600m de dénivelé sous un soleil de plomb
Mais en sortant de l’hôtel, pas possible de ne pas passer par la place des Écritures à Figeac où une reproduction de la pierre de Rosette rend hommage à Champollion. Les jambes sont raides, la fatigue se fait sentir dès le départ. Je n’aurais peut-être pas dû aller au restaurant hier soir… Toujours pas de problème de souffle, mais la fatigue accumulée se fait sentir et un mal de dos me pénalise dans les montées. Arrivé à destination, ce qui me rassure, c’est qu’il ne reste plus que 2 étapes. Mais les orages sont annoncés.
19 juin. Direction Gramat. 24 km 160m de dénivelé.
Les jours se suivent et se ressemblent.
Jambes lourdes, paysages magnifiques, mal de dos, temps ensoleillé.
Mais malgré les courbatures, le mal de dos et la fatigue, cette étape est très agréable.
Arrivés à destination, la pluie commence à tomber. Mais, en terrasse devant une menthe à l’eau, ce n’est pas trop grave. Demain, ultime étape.
20 juin, dernière étape vers Rocamadour. 12 km, presque des vacances.
Sauf que… …dès le petit déjeuner, il pleut !! Non, pardon, il tombe des cordes !!
Mais des vrais randonneurs ne s’arrêtent pas à un peu de pluie.
Oui, mais on nous signale que cette étape, bien qu’assez simple, est assez dangereuse quand il pleut. Beaucoup de descentes, de sentiers empierrés, bref glissant.
Alors, soyons raisonnables, nous appelons une navette pour nous emmener à Rocamadour en sécurité.
Et voilà comment s’est terminé notre périple qui nous a mené du Puy-en-Velay à Rocamadour en neuf jours de marche. Que des souvenirs agréables, des paysages superbes, des rencontres inattendues mais aussi des crampes, des courbatures et de la fatigue… ... mais toujours pas d’essoufflement !